11 ans plus tôt, dans un autre monde...

Il s'arrêta, totalement essoufflé, et se retourna pour apercevoir son adversaire. Il fallait courir, car il arrivait! Si Kersak le rattrapait et volait l'objet, cet objet si précieux que son meilleur ami lui avait confier, il aurait le monde à ses pieds et se serait la fin. Taïgo se souvint de ce que, la veille au soir, son ami et lui avait eu une conversation très étrange.

-Taïgo, surtout, ne te soucie pas de ce qu'il y a à l'intérieur, lui avait dit Vigo en lui remettant la bourse en cuir qu'il avait attaché à sa ceinture. Tu sais que tu risques ta vie, et je t'en remercie infiniment. Mais, quand tu seras là-bas, je veux que tu cours et que tu mettes cet objet en lieu sûr.

Quelques personnes avaient hoché la tête, tristes et inquiètes pour ce jeune homme dont la vie ne tenait qu'à un fil.

-Mon frère, je suis heureux de protéger ta vie et celle de ta famille, lui avait assuré Taïgo d'une voie forte. Je ferais tout ce qu'il y a en mon pouvoir pour que ton nouveau né est un avenir stable.

Vigo avait acquiescer.

-Merci. Va, maintenant.

Retournant dans le présent, Taïgo continua d'avancer, la peur au ventre. Il allait mourir, il le savait. Mais il n'abandonnerait pas sa mission. Il se retourna plusieurs fois pour voir si son ennemi avançait... Mais celui-ci avait disparu.

Au bout d'un long moment de marche, Taïgo arriva enfin dans sa cache secrète, y creusa un trou et fourra la bourse dedans. Il referma le trou avec sa magie et le protégea de sort, et, priant pour que Kersak ne le trouve pas, puis il hurla. Son dos le brûlait! Malgré la douleur, qu'il ne comprenait pas, il avança. Kersak pouvait le retrouver à côté de sa cachette et il n'y tenait pas. Il quitta la cache belle et verdoyante sans se retourner.

Près d'une heure plus tard, il arriva dans un petit village. Il le reconnut avec joie: son village natal!

Il s'avançait vers son ancienne maison, lorsque une brume noire et épaisse apparût devant lui. Son coeur se mit à battre plus rapidement, sa peur augmentant de plusieurs degrés, et il sut qu'il mourrait. Là, devant chez lui. Avant même d'avoir dit au revoir à ses parents.

Kersak l'avait enfin rattraper... Au moins il n'accèderait pas à l'objet. Un sifflement strident retentit, et, alors que la silhouette de son ennemi n'apparaissait qu'à peine, une flèche se planta droit dans le coeur de Taïgo.

Et là, il mourut.

Kersak eut un rire sinistre.